mercredi, février 22, 2006

« Ça doit cesser ! »

[Carole Grandjean, directrice démissionnaire témoigne - juin 2005... ]

Je voudrais témoigner du comportement de Radouane Bouhlal dès son arrivée à la présidence du MRAX :

- absence totale de respect des procédures : bureaux (et parfois CA) convoqués 2 jours à l’avance, sans tenir compte des disponibilités des membres ;
- tentatives de modifier les PV : exemple lors du bureau du 4 juin ;
- mensonges : il a par exemple prétendu à plusieurs reprises qu’il n’avait jamais reçu les profils de fonction des permanents (qui a été transmis à tous les administrateurs lors du premier CA) ;
- tentative de monter les permanents les uns contre les autres (que penses-tu d’untel ? une telle, ça ne va pas du tout…) et ingérence incessantes dans le travail de l’équipe contrairement à ce qui lui était demandé par l’administrateur délégué ;
- frein dans le processus d’analyse et de supervision institutionnelle qui devrait petit à petit, et dans le respect des travailleurs, amener une culture plus professionnelle et collective ;
- manipulations en tous genres (il a fait dévier chez lui tout le courrier qui arrivait au MRAX en son nom, sans rien dire à personne – mais qu’a-t-il donc à craindre ou à cacher ? – niant d’abord le fait, puis devant avouer la vérité face à une lettre de la Poste : résultat, trois semaines sans courrier au MRAX, la Poste ne comprenant plus rien.) ;
- multiples vexations et bâtons dans les roues vis-à-vis de Carole et Marie : refus de respecter leurs profils de fonction ;
- persécutions téléphoniques sur mon portable ;
- dénigrement systématique de ma personne dans des milieux divers…

Comment tient-on quand les 9/10 d’un CA laissent faire de tels agissements et m’en font porter la responsabilité (« Radouane victime »), quand on n’arrive plus à travailler correctement tant avec l’équipe que vis-à-vis de l’extérieur, quand on s’épuise à être sans cesse sur le qui vive et à redouter le smauvais coups ?

Ce nouveau CA sous la présidence de Radouane m’a vidée de mes ressources, même si j’ai bataillé fort pendant quelques mois ; la maladie de ma fille m’a décidée à partir : sauver ma peau pour pouvoir l’accompagner (et aujourd’hui, merci, je travaille avec engagement et sérénité et suis disponible pour ma vie familiale). Les raisons qui font que l’on quitte un emploi sont toujours multiples et complexes…

Le harcèlement insidieux et incessant que m’a fait subir Radouane m’a démolie physiquement et psychologiquement.

N’en pouvant plus des conditions de travail par ailleurs souvent humiliantes (le fait de devoir se battre – et souvent vainement – pour représenter le MRAX à l’extérieur, des demandes incessantes de « notes » comme si on était dans un cabinet ministériel, notes dont il ne faisait rien par ailleurs…), j’ai demandé au service juridique de mon syndicat comment me protéger.

Même s'il y avait matière à poursuites pour harcèlement moral, comme j’avais annoncé mon départ, il m’a été conseillé de ne rien tenter, mais de partir au plus vite. Je suis tombée malade.

Après un an de Présidence de Radouane au MRAX, on ne peut constater que sont partis:
- Carole
- Marie (pause carrière)
- Marianne
- Pierre-Arnaud
- Christian (pause carrière)

Croire au hasard et se retrancher derrière des motivations qui seraient uniquement externes relève de l’hypocrisie ou de l’aveuglement.

Le CA souhait maintenant licencier Luc, et après ce sera le tour de Najwa sans doute ? Serait-ce faire preuve de manque de modestie que de considérer que le MRAX se vide brutalement de ses talents ? Bien sûr personne n'est irremplacable, mais en l'occurence, le nombre et la rapidité des départs doit rendre bien difficile la continuité du travail entamé (J'ai à cet égard plusieurs fois proposé au CA d'aider à passer la main au nouveau directeur, ces propositions sont restées vaines.) La manière dont le nouveau CA et Radouane en particulier a conduit la gestion des ressources humaines a épuisé les travaileurs, les a démotivés, rendus malades et ceux qui le peuvent partent quand ils arrivent à bout...

Non « tout ne vaut pas tout », la cause ne mérite pas un tel gâchis, elle n’est pas digne que qu’on respecte si peux les travailleurs, eux qui sont (ou étaient) les vraies forces vives.

Ça doit cesser !

Carole Grandjean, juin 2005