Bruxelles, le 11 avril 2006
Communiqué de presse : Le MRAX en grève!
Ce mercredi 12 avril 2006.
Depuis plusieurs années, les travailleurs du Mrax expriment régulièrement leur malaise concernant la gestion du personnel. Jusqu’à présent, les problèmes rencontrés avaient pu se régler en interne. Mais depuis l’entrée en fonction du nouveau conseil d’administration, ces difficultés ont pris d’autres proportions.
Ce mercredi 12 avril 2006, les employés du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie, direction exceptée, entameront une troisième journée de grève pour protester contre le licenciement abusif de leur collègue Luc Malghem et dénoncer une accumulation de dérives et de dysfonctionnements de nature à mettre en péril le devenir même de l’association.
Nous dénonçons entre autres :
- un manque de transparence dans la prise de décisions (le personnel apprend parfois des prises de position via la presse),
- nous ne sommes pas au courant de vision à long terme des projets portés par le MRAX et de la politique du mouvement,
- une disparition progressive de véritables débats,
- un détournement systématique de plusieurs dispositions essentielles du règlement d’ordre intérieur voté en octobre 2006 et de plusieurs dispositions légales (ex : le personnel devrait être consulté avant prises de position),
- un manque d’éthique tant en interne que dans nos relations avec les partenaires extérieurs.
Depuis trois mois, nous procédons régulièrement à des actions syndicales. Nous n’avons pas souhaité les médiatiser pour ne pas nuire à la réussite de la Semaine d’actions contre le racisme. Nous nous figurions que ces actions seraient suffisamment symboliques pour entraîner une prise de responsabilité du conseil d’administration : en quarante ans d’existence, le MRAX n’avait jamais connu la moindre grève !
Aujourd’hui, malgré la multiplication des actions, des manifestations de soutien de plus en plus nombreuses de membres et de sympathisants, notre mobilisation n’a donné lieu qu’à l’une ou l’autre mesure de pure façade[1] et à des réactions répressives de la part du président et de la direction : décrédibilisation, tentatives de culpabilisation, menaces de licenciement collectif pour fautes graves et finalement sanctions disciplinaires disproportionnées (avertissement avant licenciement) et illégales, adressées à tous les employés ayant participé à une action syndicale.
Devant ce déni des droits syndicaux, ainsi que le refus du conseil d’administration d’assumer ses responsabilités, nous avons été forcés de poursuivre et de médiatiser notre mobilisation. La prochaine action prendra la forme d’une nouvelle journée de grève organisée ce mercredi 12 avril. Nous invitons vivement les journalistes désireux de mieux comprendre notre position à venir nous rencontrer dans les locaux du MRAX ce mercredi entre 10h et 17h.
Nos critiques doivent être situés dans le cadre d’une évolution plus globale. Depuis de nombreux mois, nous sommes confrontés à une fonctionnarisation de notre travail, à une réduction de notre rôle à celui de simple exécutant, au mieux, de membre d’un cabinet ministériel. Nous dénonçons également la primauté donnée à l’omniprésence médiatique au détriment de l’analyse et de la réflexion, dans une communication en rupture totale avec le travail de l’association. Nous ne pouvons cautionner ces dérives : le MRAX doit rester plus que jamais un mouvement militant.
Nous rappelons aussi notre soutien aux démarches et actions entamées par notre collègue Luc Malghem. Son licenciement est la conséquence de pratiques que nous dénonçons aujourd’hui à notre tour. Ces pratiques n’ont pas pris fin avec son départ, au contraire. Nous exigeons sa réintégration, tout comme nous avons soutenu ses plaintes pour harcèlement moral.
Nous revendiquons en outre :
-la fin des prises à partie,
-une application respectueuse des procédures de consultation de l’équipe,
-la réinstauration d’un climat de confiance et de réels espaces de débat.
En vous en remerciant d’avance,
Pour les employés du MRAX (hormis la direction),
La délégation syndicale.
------------------------------------------------------------
[1] Soit une rencontre du C.A. et des membres effectifs programmée le 21 avril. Le principal objectif de cette initiative nous semble être d’empêcher toute possibilité pour les membres cotisants d’exprimer leurs griefs et de court-circuiter l’assemblée générale, seule instance légitime à même de permettre la prise de décisions concrètes.