mercredi, février 22, 2006

Des conditions de travail peu stimulantes...

[Un employé démissionnaire - Pierre-Arnaud Perrouty - interpelle les administrateurs du MRAX... il y a plus d'un an. Sans que ceux-ci daignent jamais lui répondre...]


Bruxelles, le 14 février 2005

Chers membres du conseil d’administration,

Comme vous le savez pour la plupart, j’ai décidé de quitter le Mrax à partir du 1er mars prochain, me sentant en complet décalage avec la manière dont le Mrax est conduit depuis plusieurs mois. Cette décision ne découle pas du fait de ne pas avoir été choisi comme directeur mais repose sur des motifs à la fois de fond et de forme.

Sur le fond, les axes programmatiques adoptés le 14 décembre dernier constituent à mes yeux le document le plus faible que le Mrax ait produit depuis longtemps. Outre la manière dont les discussions préalables ont été menées, la critique majeure me paraît qu’ils ne contiennent aucune vision cohérente et articulée des enjeux du moment. Plus grave peut-être, ils tombent dans certains travers qu’ils prétendent justement combattre : dénoncer les « demandes communautaristes » et, dans le même temps, consacrer à ce point le clivage entre deux communautés paraît pour le moins contradictoire et surtout contre-productif. Je trouve tout aussi regrettable de constater que le droit des étrangers, seul sujet qui ait fait l’objet d’un classement formel par priorités, soit évacué progressivement de l’action du Mrax.

En tant que tels, ces constats ne seraient sans doute pas suffisamment graves pour justifier un départ. A mon sens, des divergences de vue font même partie intégrante de la vie d’une association comme le Mrax et constituent plutôt une preuve de vitalité. Pas très graves donc, à condition qu’elles puissent faire l’objet de débats ouverts et transparents, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui : il ne suffit en effet pas de se dire transparent pour l’être.

Sur la forme, pour ne retenir que l’essentiel, me paraissent très problématiques pour la vie de l’association :

- la centralisation de l’information par le président actuel, sa vision personnalisée du pouvoir et sa volonté de contrôle permanent ;
- le manque de transparence dans les processus de décisions, contrairement à ce qui est affirmé (à ce jour, malgré des demandes répétées, aucun PV des réunions du conseil n’a été transmis aux permanents) ;
- une gestion catastrophique des ressources humaines, comme en témoigne le malaise profond ressenti au sein de l’équipe à l’égard des instances dirigeantes du Mrax (5 départs en 4 mois, sans compter la démission de deux administratrices et du Trésorier), malaise que personne ne semble prendre véritablement au sérieux. Le point culminant à cet égard demeure la lettre collective (signée par tous les permanents) adressée au président au début du mois de décembre pour lui faire part de graves désaccords et qui n’a pas fait l’objet de l’attention qu’elle méritait.

Pour tous ces motifs, je ne trouve plus aujourd’hui au Mrax des conditions de travail satisfaisantes et stimulantes. Prenant acte de l’absence de volonté ou de l’impossibilité du conseil d’administration d’apporter une solution à ces questions, j’ai choisi de travailler dans un environnement qui devrait me permettre de continuer à œuvrer pour des valeurs auxquelles je demeure attaché.

J’entends par ailleurs rester membre du Mrax et suivre à ce titre l’évolution de l’association. En nourrissant l’espoir qu’elle puisse trouver les ressources pour continuer les missions – difficiles mais essentielles – qui sont les siennes.

Bien à vous,

Pierre-Arnaud Perrouty